Les diffusions de Radio France Internationale (RFI) et de la chaîne de télévision France 24 ont été suspendues lundi 16 juin pour trois mois par l’instance de régulation des médias, qui les accuse d’avoir « relayé des propos inexacts et tendancieux ».
Cette suspension intervient une dizaine de jours après des manifestations contre le pouvoir qui ont secoué la capitale Lomé. « Plusieurs émissions récentes ont relayé des propos inexacts, tendancieux, voire contraires aux faits établis, portant atteinte à la stabilité des institutions républicaines et à l’image du pays », indique la Haute Autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC), dans un communiqué.
La HAAC ajoute que cette mesure « fait suite à des manquements répétés, déjà signalés et formellement rappelés en matière d’impartialité, de rigueur et de vérification des faits ». « Le pluralisme des opinions n’autorise pas la diffusion de contre-vérités, ni la présentation partiale de l’actualité. La liberté de la presse ne saurait être synonyme de désinformation ou d’ingérence », poursuit l’institution. Le communiqué de la HAAC ne mentionne pas la teneur des propos visés par la mesure de suspension.
Manifestations dispersées
Début juin, des manifestations lancées sur les réseaux sociaux par des jeunes et des militants de la société civile ont eu lieu à Lomé. Les manifestants s’exprimaient contre des arrestations de voix critiques, la hausse du prix de l’électricité et la réforme constitutionnelle. La nouvelle Constitution, adoptée en avril 2024, a conduit à la désignation de Faure Essozimna Gnassingbé comme président du Conseil par le Parlement, largement dominé par l’Union pour la République (Unir, parti au pouvoir).
Une cinquantaine de personnes avaient été arrêtées, puis libérées, lors de ces rassemblements dispersés par la police. Des journalistes qui couvraient ces manifestations ont été brièvement interpellés et contraints par les forces de l’ordre d’effacer leurs images.
Au Togo, les médias français RFI et France 24 suspendus pour trois mois
