Le volcan israélo-palestinien est, à nouveau, entré en éruption avec l’attaque surprise opérée par le Hamas, le samedi 7 octobre dernier, sur le territoire israélien. La riposte de Tsahal ne s’est pas fait attendre et des deux côtés, l’on dénombre de nombreux morts. Jusqu’où iront les affrontements ? Il est pour l’instant difficile de répondre à la question avec l’entrée en jeu, dimanche matin, du Hezbollah qui a ouvert les hostilités avec des salves de roquettes et d’obus de mortier sur les positions fortifiées israéliennes sur le Mont Hermon et dans les fermes de Chebaa. Alors que les incertitudes sont légion sur l’évolution du conflit, les réactions au plan international se multiplient.
En Afrique, en particulier, les réactions sont divergentes et l’on se demande si ce continent qui est traditionnellement une base de soutien à la lutte du peuple palestinien, réussira à garder son unité face au conflit. Rien n’est moins sûr. Le temps où l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) et son leader, Yasser Arafat, étaient les invités vedettes des sommets de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA), semble révolu. Les intérêts des Etats africains ont pris le dessus sur le droit du peuple palestinien à disposer d’un territoire pour mener une vie décente. Le Sénégal, on s’en souvient, en 2021, avait, en pareilles circonstances, mis de l’eau dans son vin dans le soutien au peuple palestinien. Fort heureusement, face aux positions très tranchées, des pays africains comme l’Egypte, qui ont des liens historiques et géographiques avec le conflit israélo-palestinien, ont pris une position médiane et s’activent dans la médiation à ce conflit.
Il faut craindre que le conflit israélo-palestinien ne donne un regain d’ardeur aux groupes djihadistes
En attendant de voir quels seront les effets de la médiation africaine, on ne peut que déplorer le fait que la communauté internationale a échoué à ramener la paix entre les deux peuples frères du Moyen-Orient. C’est d’ailleurs le silence de cette communauté internationale face à la souffrance des Palestiniens qui vivent depuis des années sous embargo israélien, qui donne de la légitimité aux actions armées des groupes indépendantistes palestiniens qui se sont vu obligés de le rappeler à la mémoire du monde. C’est donc le lieu le rappeler qu’il n’y a pas de solutions à ce conflit, en dehors de ce que l’Organisation des Nations unies (ONU) avait elle-même prôné mais qu’elle a jusqu’ici échoué à mettre en œuvre : la solution à deux Etats libres et indépendants qui coexistent dans l’acceptation l’un de l’autre.
Cela dit, le regain des hostilités au Proche-Orient, en plus certainement de diviser les Africains, aura, à n’en pas douter, des conséquences négatives sur le continent. La guerre au Sahel contre les groupes armés terroristes, risque de passer au second plan des soucis de la communauté internationale qui va concentrer ses efforts humanitaires sur les populations civiles de la Palestine. Il faut aussi craindre que le conflit israélo-palestinien qui a traditionnellement alimenté le terrorisme, ne donne un regain d’ardeur aux groupes djihadistes qui ensanglantent les Etats sahéliens qui pourraient davantage s’en prendre à l’Occident qui n’a jamais caché son soutien à l’Etat hébreux, comme d’ailleurs vient encore de le faire le locataire de la Maison Blanche, Joe Biden, qui a marqué son soutien indéfectible au peuple israélien.