La rentrée scolaire pour l’année 2023-2024 est fixée pour le lundi 4 septembre prochain en République démocratique du Congo. Mais l’incertitude plane toujours quant à sa tenue dans les territoires de Masisi, Nyiragongo et Rutshuru, dans la province du Nord-Kivu, dans l’est de la RDC.

A Rutshuru d’ailleurs, cela fait plus d’un an que les écoles n’ont pas ouvert leurs portes, depuis que l’offensive des rebelles du M23 a atteint cette zone.

Ainsi, Balirwane Ishara ne sait toujours pas s’il pourra passer le baccalauréat, dont les épreuves avaient dû être reportées l’année dernière.

« Nous étions en sixième année, mais la guerre a fait que les activités ont été suspendues », se désole l’adolescent. « Imaginez, l’année passée nous n’avons pas pu nous présenter et cette année, nous risquons à nouveau de rester à la maison. Cette situation est très frustrante. »

Elèves et enseignants dans des camps de déplacés

Balirwane n’a pas pu quitter la chefferie de Bwisha lorsque les combats ont commencé. Mais beaucoup de ses collègues et même leurs enseignants sont actuellement à Goma et dans les environs, dans des camps des déplacés ou des familles d’accueil.

Rachel Kapata était enseignante à Rutshuru avant le début des affrontements.

Pour elle, « cela fait deux ans que j’ai quitté Bunagana. Là-bas, j’étais enseignante et maintenant, je vis misérablement dans une famille d’accueil ici à Goma. La guerre nous a arraché une partie de notre vie. »

Sauver l’année scolaire

Les parents issus des zones contrôlées par les rebelles s’inquiètent aussi de voir leurs enfants non scolarisés.

A l’image d’Emmanuel Ruzuzi, originaire de Jomba, dans le territoire de Rutshuru. Selon lui, « s’il n’y a pas d’éducation pour nos enfants, ceux qui sont dans des camps sont exposés à l’oisiveté et développent plusieurs antivaleurs, notamment la sexualité non contrôlée, ou encore le vol », estime-t-il. « Ceux qui sont restés dans des zones sous contrôle des rebelles risquent de se voir enrôler de force dans l’armée, parce qu’ils n’ont pas la chance d’être dans des structures scolaires. »

Dans la zone de Bunagana, les élèves ont subi deux années blanches tandis que dans d’autres zones de Rutshuru, il n’y en a eu qu’une.

Les autorités provinciales, en charge l’éducation au Nord-Kivu, disent travailler avec l’Etat pour sauver l’année scolaire qui débute ce lundi 4 septembre.

Les élèves du Nord-Kivu craignent une nouvelle année blanche (msn.com)

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