Malgré la sortie des membres de l’AES de l’organisation ouest-africaine, cette dernière s’est montrée optimiste et a indiqué que des représentants des différents pays se réuniraient d’ici un mois pour plancher sur le volet financier de cette force anti-terroriste.
Mi-avril, une attaque jihadiste dans le parc du W, dans le nord du Bénin, a fait plus de 50 morts parmi les soldats de l’armée. Dans le nord du Nigeria, les assauts meurtriers se multiplient ces derniers mois, y compris contre des bases militaires. Face au terrorisme dans la région, la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) veut croire qu’elle pourra mettre en place « rapidement » une « force régionale de lutte contre le terrorisme ».
D’après Omar Alieu Touray, président de la Commission de la Cedeao, qui s’est entretenu avec « France 24 » mercredi 21 mai, « les pays ont indiqué qu’ils étaient prêts à contribuer avec des troupes » à cette nouvelle force de défense. « Nous avons fait beaucoup de progrès » sur le sujet, a-t-il assuré.
« Nos ministres des Finances et de la Défense devraient se réunir avant la mi-juin pour déterminer la source de financement de notre force régionale de lutte contre le terrorisme », a ajouté le diplomate.
Le défi de l’unité
« Je reste optimiste que l’Afrique de l’Ouest restera ensemble […] nous gagnons tous à être unis », a affirmé Omar Alieu Touray, en référence au Burkina Faso, au Mali et au Niger, qui ont créé l’Alliance des États du Sahel (AES) et décidé de quitter la Cedeao, qu’ils estiment inféodée à la France, l’ancienne puissance coloniale.
Alors que le Sahel reste l’épicentre du terrorisme sur le continent, les divisions entre pays d’Afrique de l’Ouest sont « une source majeure de préoccupation pour nous car nous pensons que le manque d’unité rendra difficile notre collaboration pour lutter contre l’insécurité, y compris le terrorisme, » a également déclaré l’ancien ministre gambien.
Il a tout de même dit espérer une forme de coopération avec Bamako, Niamey et Ouagadougou : « même s'[ils] ont décidé de rester en dehors de la Cedeao, il devrait encore y avoir un moyen pour nous de collaborer afin de maintenir la sécurité régionale », a-t-il souligné. « Individuellement, il sera difficile de lutter contre l’insécurité à laquelle nous sommes tous confrontés. »
La Cedeao affirme que la mise en place d’une force anti-terroriste dans la région progresse