L’économie mondiale est prise dans une tempête de chocs et d’incertitudes alors qu’elle tentait de se relever du Covid-19, selon le FMI, qui a révisé à la baisse le 26 juillet ses prévisions de croissance et alerte sur les nombreux risques en vue. « L’économie mondiale, encore sous le choc de la pandémie et de l’invasion russe de l’Ukraine, fait face à des perspectives de plus en plus sombres et incertaines », observe l’économiste en chef du Fonds monétaire international, Pierre-Olivier Gourinchas, dans une note de blog. « De nombreux risques » évoqués par le FMI dans ses dernières prévisions, en avril, « ont commencé à se concrétiser », alerte-t-il, et « le monde pourrait bientôt se trouver au bord d’une récession mondiale, deux ans seulement après la dernière ».

La croissance mondiale n’est désormais plus attendue qu’à 3,2 % en 2022, soit 0,4 point de moins qu’anticipé en avril, reflétant « le ralentissement de la croissance dans les trois plus grandes économies du monde ? les États-Unis, la Chine et la zone euro ? avec des conséquences importantes pour les perspectives mondiales ».

3,8 % de croissance en 2022

Un tableau pessimiste duquel l’Afrique pourrait tirer son épingle du jeu, d’après le Fonds. En effet, dans sa dernière mise à jour des perspectives de l’économie mondiale, l’institution a estimé que l’Afrique subsaharienne devrait enregistrer une croissance de 3,8 % en 2022 et de 4 % en 2023, des taux qui demeurent inchangés par rapport aux précédentes prévisions du mois d’avril.

Les pays de la région qui s’en sortent le mieux sont les producteurs de combustibles fossiles et de métaux, qui tirent profit de la flambée des cours mondiaux. Ainsi, le Nigeria devrait voir sa croissance s’améliorer en 2023 par rapport aux prévisions d’avril pour atteindre 3,2 %. D’autres comme l’Afrique vont même voir leur situation s’améliorer, avec une croissance de 2,3 % en 2022, contre une précédente prévision de 1,9 %. La situation est différente pour les pays importateurs de pétrole, qui souffrent plus et vont connaître pour plusieurs une réduction de la croissance en 2023.

Attention à l’inflation et à l’endettement

Mais, comme pour le reste du monde, le principal défi pour le continent est l’inflation. Malgré l’inquiétant ralentissement qui menace l’économie mondiale, la priorité doit être de faire ralentir l’inflation et d’éviter à tout prix qu’elle soit totalement hors de contrôle, a souligné le chef économiste du FMI, Pierre-Olivier Gourinchas, dans un entretien à l’AFP. D’après le FMI, l’inflation devrait, en effet, être plus forte que prévu et atteindre 8,3 % cette année à l’échelle mondiale, soit 0,9 point de plus que ce qui était anticipé en avril, du fait principalement de l’augmentation des prix des denrées alimentaires et de l’énergie, ainsi que des déséquilibres persistants de l’offre et de la demande. Elle devrait atteindre 9,5 % dans les pays en développement cette année, soit une révision à la hausse de 0,9 et 0,8?point de pourcentage respectivement. Au Ghana, face à l’inflation frôlant désormais les 30 % par mois et un important endettement, le pays a récemment annoncé solliciter l’aide du FMI.

Dans tous les cas, ces niveaux d’inflation très élevés vont obliger les banques centrales à relever davantage leurs taux et donc à provoquer un surendettement, notamment des États africains. « Avec la hausse des taux d’intérêt dans les pays avancés et le resserrement des conditions financières au niveau mondial, la vulnérabilité de la dette et les risques de financement augmentent pour les émetteurs des pays émergents, le resserrement étant particulièrement marqué pour les émetteurs moins bien notés », écrit le FMI. Au moins 60 % des pays à faible revenu sont exposés à un risque élevé de surendettement. Dans ce contexte, l’institution recommande aux pays de maintenir une politique budgétaire de soutien pour éviter les chocs sociaux. (Le Point)

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