Depuis lors, il purge sa peine. En novembre 2021, la CPI a décidé de sa libération anticipée le 18 septembre prochain après lui avoir accordé une réduction de peine de deux ans. Cette clémence de la juridiction internationale a été motivée, entre autres, par le fait que la défense a plaidé coupable,  exprimé son regret et demandé pardon publiquement au cours du procès. S’y ajoute la bonne conduite de l’accusé en détention.


Ainsi, le 17 août 2017, la CPI a rendu une ordonnance de réparation après avoir reconnu que le crime commis par Al Mahdi a causé, au-delà du préjudice moral à la population malienne et à la communauté internationale, un préjudice économique et moral à la communauté de Tombouctou. Mais aussi un préjudice économique et moral aux descendants des saints enterrés dans les mausolées, aux maçons et aux gardiens.



La Cour a fixé la responsabilité de Al Mahdi à 2,7 millions d’euro (environ 1,7 milliard Fcfa ) en faveur des victimes de son crime et a accordé des réparations individuelles et collectives. Cette somme prend en compte également la réhabilitation des bâtiments protégés. 



Après avoir constaté l’insolvabilité du coupable, la Chambre de première instance de la CPI a ordonné au Fonds au profit des victimes, de proposer un plan de mise en œuvre des réparations, conformément à l’ordonnance de réparation de la juridiction internationale. 

Cette ordonnance prévoit l’organisation d’une cérémonie solennelle pour procéder à la remise de l’euro symbolique à l’État du Mali et à l’Unesco (pour la réparation des préjudices subis respectivement par la population malienne et la communauté internationale), déjà tenue le 30 mars 2021 à Bamako.


À cela s’ajoute la mise en œuvre de sept mesures de réparations collectives destinées à la communauté de Tombouctou, organisées en trois dispositifs : un dispositif de restauration du patrimoine culturel, un dispositif de commémoration pour répondre au préjudice moral causé à la communauté de Tombouctou. Mais aussi un dispositif de résilience économique pour répondre au préjudice économique causé à la communauté de Tombouctou. Sans oublier l’indemnisation des victimes ayant un lien exclusif avec les bâtiments (descendants des saints, maçons et gardiens). 



Ces informations ont été données jeudi dernier par une équipe de responsables du Fonds au profit des victimes au cours d’un dîner de presse dans un restaurant de Bamako. L’équipe qui revenait de Tombouctou où elle avait assisté au lancement officielle des réparations collectives, était conduite par la responsable régionale des programmes pour la Côte d’Ivoire et le Mali du Fonds, Aude Le Goff. C’était en présence de plusieurs autres cadres de la structure et ses partenaires notamment le vice-président du Fonds, Ibrahim Yillah et la chargée des programme sur le terrain, Laetitia Nguewo, le représentant de l’Unesco Modibo Bagayogo.



La rencontre a également permis aux responsables du Fonds d’aborder plus généralement les enjeux en matière de réparation au Mali à travers sa bonne collaboration avec la Commission vérité, justice et réconciliation (CVJR). 



À ce jour, outre la réparation symbolique, le Fonds a mis en œuvre des mesures individuelles de réparations dont le montant est strictement confidentiel pour plus de 850 victimes. Il a également mené les consultations initiales dans le cadre des réparations collectives, qui ont été lancées officiellement le 6 juillet 2022 à Tombouctou. La phase de la réparation individuelle sera close le 14 novembre prochain. (L’Essor)

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