Les tensions entre la RDC et le Rwanda, accusé d’épauler le Rwanda, entraînent, parfois, des discours d’incitation à la haine contre des communautés rwandophones. La province du Maniema, frontalière des deux Kivus, le Nord et le Sud, est la plus touchée par ces violences.

Tout a commencé samedi 18 juin, à la suite d’une manifestation de soutien aux FARDC à l’appel de la section locale du parti UDPS et de la société civile dans le Territoire de Pangi dans la localité de Kalima, avant de s’étendre à d’autres secteurs.

Un bouvier « à la morphologie rwandaise » croise alors leur route. Il est pris à partie par la foule qui va le lapider. Ses bourreaux vont revenir dimanche à l’aube mutiler son corps, avant de le décapiter puis de le brûler, selon le président de la société civile du Maniema.

Dans la journée, des biens appartenant à plusieurs Congolais Banyamulenge sont pillés et leurs maisons vandalisées. Leurs propriétaires avaient heureusement eu le temps de se mettre à l’abri. Le gouverneur de la province, Afani Idrissa Mangala, fait finalement intervenir l’armée.

« Grace à l’intervention des militaires commandos venus des Kivus et la présence du gouverneur intérimaire dans la même cité qui a pu quand même tenir un meeting d’apaisementon a décrété un couvre-feu pour toute la commune de Kalima et c’est à partir de là que le calme est en train de revenir progressivement dans cette cité », explique Maître Stephane Kamundala, président de la société civile du Maniema au micro d’Esdras Ndikumana du service Afrique de RFI.

D’autres territoires de cette province frontalière des deux Kivus n’ont pas été épargnés par ces violences. Des maï-maï Malayika ont kidnappé deux Banyamulenge un peu plus au sud dans le Territoire de Kabambare, toujours dimanche. La société civile est sans nouvelles des victimes et dit craindre le pire.

Et dans la capitale provinciale Kindu, deux bouviers Banyamulenge ont échappé par miracles à un groupe de manifestants qui ont tué par dépit une de leurs vaches. Un autre membre de cette communauté a été tabassé par des militaires congolais et est en train d’être soigné dans un hôpital de la ville, a énuméré le président de la société civile du Maniema, qui a lancé depuis hier une campagne radiophonique pour le retour à la paix.

En attendant, les membres de la communauté Banyamulenge se cachent en espérant un retour rapide au calme dans la province, selon le président de la société civile du Maniema. (rfi.fr)

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