Les habitants de l’est du pays restent sceptiques sur la portée des consultations de Nairobi entre les autorités congolaises et les groupes armés.

Dans le territoire de Rutshuru, où la rébellion du M23 a repris ses activités militaires à la fin de l’année dernière, la classe politique et la société civile restent méfiantes quant aux résultats des consultations de Nairobi. La Nouvelle société civile a récemment organisé une marche pour dire non à ce dialogue et à Rutshuru, Jonas Pandasi pense que seule l’option militaire est en mesure d’aboutir à la paix :

« Le temps n’est plus au dialogue avec les groupes armés, il faut mettre fin à leur activisme sur le terrain. C’est la raison pour laquelle les autorités ont décrété l’état de siège ; ces assises n’aboutiront à rien car elles ont été organisées à la hâte et plusieurs groupes armés n’étaient pas représentés. Nous avons foi en notre armée, car nous connaissons ses compétences. »

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 »Le gouvernement doit aussi négocier avec la source »

Pour Mumbere Ntahungula, un cadre du Mouvement de solidarité pour le changement, un parti politique membre de l’Union sacrée, négocier les groupes armés ne suffit pas. Il faut aussi dialoguer avec ceux qui profitent des retombées de l’insécurité.

« Si on négocie avec ces groupes armés sans négocier avec ces multinationales qui sont évidemment bénéficiaires de l’activisme de ces groupes armés, c’est anormal, » estime Mumbere Ntahungula, un dirigeant politique. « Le gouvernement doit aussi négocier avec la source, la véritable source d’approvisionnement de ces groupes armés. »

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Les grands absents de Nairobi

Cet habitant, que nous avons rencontré dans la commune de Rutshuru, est confiant et soutient l’initiative politique entamée à Nairobi. Pour lui, les groupes rebelles locaux sont constitués des jeunes originaires de la région qui pourraient, grâce au dialogue, renoncer à la guerre et consolider une paix durable.

Lorsque l’idée de la rencontre de Nairobi a été lancée avec certains présidents de la région, nous étions heureux car parmi ces présidents, il y a les tireurs de ficelles de cette histoire, » explique Hakiza Mugenda, habitant de Rutshuru. « Nous pensons que les choses vont fonctionner. Et si c’est le cas, nous serons heureux. Les groupes armés internes sont nos frères, nos enfants. »

La première phase des consultations de Nairobi a vu quelques absents de taille. Le chef du groupe Mayi-Mayi Yakutumba, actif au Sud-Kivu, a décliné l’invitation des autorités. Les miliciens de la CODECO, qui continuent à opérer dans l’Ituri, ont été approchés mais ne se sont pas joints à Nairobi. Quant au M23 de Makenga, il a été exclu des discussions. (dw.com)

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