Les autorités traditionnelles de la région de l’Ouest annoncent le boycott des cérémonies durant le mois de juin prochain. Cette décision fait suite aux actes de violence perpétrés sur l’un des leurs le 12 mai dernier.

Le respect et la crainte dus aux chefs traditionnels dans la région de l’Ouest à une certaine époque, s’effritent de jour en jour. Un fait inhabituel s’est produit le 12 mai dans le groupement Banka, une chefferie de premier degré située dans le département du Haut-Nkam. Les ressortissants de Tcho, un quartier de ce groupement ont ligoté le chef Banka, chef supérieur du groupement. Ils lui ont infligé des traitements dégradants, en raison d’une affaire portant sur la dénomination de certaines localités de ce groupement.

Suite à cette agression, les chefs traditionnels de l’Ouest ont exprimé leur indignation, condamnant ces actes. Ils réclament le châtiment contre les auteurs de l’agression. Plus loin encore, ils annoncent leur retrait de la scène. Pour eux, l’intolérable vient d’être franchie.

Du coup, « les chefs traditionnels autonomes de l’Ouest décident de n’assister à aucune manifestation ou cérémonie traditionnelle pendant le mois de juin ». Ainsi peut-on lire dans une déclaration en date du 18 mai 2022 et signée du président du Conseil des chefs traditionnels de l’Ouest (Ccto) Naguemah Fô Maurice Tchio.

Cette décision prise au terme de l’Assemblée générale  dudit Conseil, exige la protection des monarques. « Compte tenu de l’attaque récurrente sur les chefs traditionnels ces derniers temps, nous invoquons l’article 27 du décret 77/245 du 15 juin 1977 qui fait référence à la protection des chefs traditionnels dans l’exercice de leur fonction ».

Dans cette déclaration, les autorités traditionnelles insistent sur le « caractère sacré, intangible, inattaquable et inaliénable de l’institution traditionnelle et de la personne qui l’incarne ». Or, les monarques ont constaté que la violence physique a été exercée sur leur collègue de Banka.

Par conséquent, « sidérés par cette situation, nous, chefs traditionnels de l’Ouest, condamnons avec la dernière énergie cet acte barbare et intolérable. Nous exigeons la condamnation et la destitution administrative et traditionnelle de l’auteur de cet acte ignoble », qui selon eux, serait le chef du quartier Tchio. Le préfet du département du Haut Nkam a annoncé les poursuites judiciaires à l’encontre des auteurs de cette agression.

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