Pour développer son économie, le pays mise sur sa culture et son histoire. Parmi la pléthore de projets prévus, quatre musées devraient sortir de terre d’ici à 2024.

C’est sur la latérite de Ouidah, foulée par plus d’un million d’esclaves noirs entre la fin des XVe et XIXe siècles, et plus précisément dans l’enceinte du fort portugais où ils étaient détenus avant leur exil outre-Atlantique, que s’érige le Musée international de la mémoire et de l’esclavage (Mime).

Encore en travaux, le bâtiment qui doit ouvrir ses portes d’ici fin 2022, n’est que l’une des briques d’un chantier patrimonial et touristique colossal. Composé de douze projets, il prévoit notamment trois autres musées, à Abomey, Porto-Novo et Cotonou.

Dépourvu de minerais et d’hydrocarbures, le Bénin possède un immense patrimoine que le ministre de la Culture, Jean-Michel Abimbola, aime présenter comme « une exception culturelle » sur laquelle Cotonou a décidé de miser. Cette stratégie s’inscrit dans la droite ligne du programme de Patrice Talon, « Révéler le Bénin » qui doit faire du pays « l’une des destinations phares de l’Afrique de l’Ouest, voire au niveau international ».

Pour orchestrer cet ambitieux projet, l’Agence nationale de promotion des patrimoines et de développement du tourisme (ANPT) a spécialement été créée en 2016. Son portefeuille de 650 milliards de F CFA (990,9 millions d’euros), soit 6 % du PIB national en 2020, est couvert à 55 % par des fonds privés.

Tourisme mémoriel à Ouidah
Ainsi, depuis 2020, la ville côtière de Ouidah est en travaux. Cette cité historique, dont les demeures à l’architecture africaine-brésilienne sont imprégnées d’un passé douloureux, est en passe d’être reconstituée grâce au soutien financier de la Banque mondiale (à hauteur de 30 milliards de F CFA) et aux fonds publics (43 milliards de F CFA). Derrière les murailles du fort portugais – dernier bastion colonial au Bénin, qui a perduré jusqu’en 1961 – s’élèvera le Mime.

Un espace de 662 m², encore en chantier, accueillera une exposition permanente dont une partie sera consacrée à l’Afrique et à l’Europe avant la traite transatlantique ; une deuxième à « l’engrenage de la traite » et une troisième aux combats menés pour la liberté.

Selon Alain Godonou, le directeur du programme musées de l’ANPT qui a chapeauté les équipes de scientifiques et d’historiens béninois et les muséographes et scénographes français des agences Decalog et Les Crayons, il était primordial de « penser le parcours du point de vue africain » et de « sortir du prisme quantitatif pour proposer des trajectoires personnifiées ». … suite de l’article sur Jeune Afrique

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