Une délégation de députés européens était en visite en Tunisie en ce début de semaine. Ils ont rencontré le président Kaïs Saïed, la cheffe du gouvernement ou encore d’anciens élus du Parlement dissous. Inquiets face à ce qu’ils appellent la « concentration des pouvoirs » aux mains du président tunisien, ils ont pourtant fait montre d’une certaine modération dans leurs critiques.
Présidence, syndicats, partis ou encore société civile. Ils sont quatre députés européens à avoir sillonné Tunis pendant trois jours.
À l’issue de ces 72 heures sur le terrain, la délégation demande, à ce qu’un « débat véritablement inclusif » soit mis en place avant la tenue des législatives de décembre prochain voulues par le président Kaïs Saïed. Des préconisations qui ont des airs de vœux pieux.
« Je crois que l’on va évaluer à la fin de cette année au plus tard quelle réaction nous allons prendre, explique Michael Gahler, un des membres de la délégation européenne qui a fait le déplacement. Pour le moment nos programme et nos activités continuent mais avec une très claires observation de ce qui se passe ».
À ce stade, l’UE ne souhaite pas conditionner ses aides à un retour des contre-pouvoirs évincés par le président Kaïs Saïed. Bien au contraire, alors que la Tunisie peine à s’approvisionner en céréales, de nouvelles subventions vont même être débloquées.
« Comme conséquence de la guerre contre l’Ukraine, il y a vingt millions d’euros supplémentaires que l’Union Européenne a donné à la Tunisie afin de compenser les coûts supplémentaires », ajoute Michael Gahler.