Jour pour jour, la dissension existant entre Bamako et Paris se corse. L’escalade diplomatique atteint un niveau où les autorités de la transition malienne, voire celles de la France d’Emmanuel Macron semblent, l’une comme l’autre, s’engager dans une posture de non recul. La France ayant décidé de retirer ses troupes du Mali vient encore de rappeler ses coopérants du pays, après avoir vu son ambassadeur chassé par Bamako. Des réactions qui, de nos jours, suscitent beaucoup d’interrogations quant à la continuité des relations entre les deux pays.

(Ni la France ni le Mali n’est visiblement prêt à subir des humiliations, courant cette période de désaccord diplomatique que traversent les deux nations. Avec le duo Assimi Goita et Choguel Kokalla Maiga, le Mali semble être résolu à bannir des pratiques humiliantes qui ont tout le temps émaillées les rapports liant Bamako à Paris. En clair, la transition des 5 colonels et du PM Maiga pense que la France de Macron doit forcément changer de politique et de stratégie, pour la pérennité des liens existants. Ainsi, la France qui envisage imposer son respect vient de demander à tous ses coopérants civils comme militaires de renter en France. L’annonce est venue du président de la République française, en l’occurrence d’Emmanuel Macron. Par coopérants, il faudra comprendre qu’il s’agit des citoyens français (civils et militaires) qui aident le Mali dans plusieurs domaines. Ce sont des gens qui sont au Mali pour conseiller ou accomplir d’autres fonctions au niveau des différents départements ministériels, au sein du chef d’Etat-major général des Armées, en plus d’autres services du pays. « Deux semaines après le retrait des troupes de Barkhane et de Takuba du sol malien, le chef d’Etat français a décidé de retirer les coopérants français des ministères maliens. Ils (coopérants) sont ces petites mains invisibles qui aident et conseillent les autorités maliennes dans les différents ministères », nous explique une source. Selon les informations, Emmanuel Macron a fait parvenir la nouvelle aux autorités maliennes, à travers le chargé d’affaires de Paris au Mali. C’est-à-dire, à travers le remplaçant de Joël Meyer, l’ambassadeur français au Mali qui a été chassé par les autorités. « Dans l’après-midi du lundi 28 février 2022, le chargé d’affaires de l’Ambassade de France au Mali, en l’occurrence Laurent Favier, s’est entretenu avec le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Mali, Abdoulaye Diop. C’était pour informer les autorités maliennes de la volonté d’Emmanuel Macron de retirer tous les coopérants français en fonction dans les différents ministères maliens comme au sein de l’Etat-major », nous annonce la source. Même si nous ne connaissons pas la réaction des autorités à la tête du pays pour le moment, il est fort possible que le colonel Assimi Goita et son Gouvernement puissent laisser lesdits coopérants partir du Mali. On se rappelle encore de la réponse immédiate que les autorités ont bien voulu réserver à l’annonce ‘’du retrait coordonné’’ des troupes de Barkhane et de Takuba. La nouvelle lancée depuis l’Elysée a été favorablement répondue par Bamako. « Le Gouvernement a appris la décision unilatérale du retrait de Barkhane et de Takuba du Mali. Le Gouvernement du Mali demande à la France de retirer sans délai les troupes de Barkhane et de Takuba. Je repère : le Gouvernement demande le retrait sans délai de Barkhane et de Takuba du territoire national du Mali », a annoncé le ministre porte-parole du Gouvernement, Abdoulaye Maiga, choisi pour lire le communiqué fait pour la circonstance. Ainsi, l’analyse de cette escalade diplomatique nous amène à soutenir que le Mali n’est plus d’accord avec la France. Cette dernière qui a toujours eu l’audace de décider, en lieu et place des décideurs du pays, ce qui est bon ou mauvais pour les Maliens. Aussi, peut-on le dire sans se tromper, les autorités de la transition se seraient inscrites dans une logique de ne plus se laisser faire ou manipuler comme ça a été le cas des ex-présidents maliens et de leurs Gouvernements. Des gens à qui la France semblait donner des orientations, voire dicter ce qu’il y avait lieu de faire tant sur le plan politique, diplomatique que militaire, dans cette histoire de lutte contre le terrorisme au Mali. De la rupture diplomatique, les deux pays souverains se sont retrouvés sur un terrain de divorce militaire. Avec ce retrait des coopérants français du Mali, la question se pose à savoir jusqu’où ira l’escalade diplomatique entre Bamako et Paris ? (abamako.com)

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