L’organisation mondiale de la santé a profité, ce mercredi 9 mars, d’une révision de ses recommandations sanitaires quant aux procédures d’avortement pour appeler les pays à lever les restrictions à l’IVG. L’interdire ne réduit pas le nombre d’intervention mais augmente les risques, alerte l’agence onusienne.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) appelle ce mercredi 9 mars 2022 à faciliter autant que possible l’accès des femmes à l’interruption volontaire de grossesse (IVG), estimant que les restrictions ne réduisent pas le nombre d’avortements mais en augmentent les risques.

«?Nous recommandons que les femmes et les jeunes filles puissent accéder à l’avortement et aux services de planning familial quand elles en ont besoin?», a déclaré Craig Lissner, un cadre de l’OMS, dans un communiqué.

L’agence de l’ONU s’exprime alors qu’elle a révisé l’ensemble de ses recommandations sanitaires quant aux procédures d’avortement et à ce qui les entoure?: conseils, suivi…

Si ces recommandations sont larges et comprennent désormais, par exemple, une incitation à développer les téléconsultations d’orientation, elles sont surtout l’occasion pour l’OMS de plaider pour de moindres restrictions à l’avortement.

Le droit à l’avortement recule aux États-Unis

De nombreux pays limitent drastiquement le droit à l’avortement, le réservant à des situations où la santé de la mère est en danger. Quelques-uns, comme le Salvador, l’interdisent même intégralement.

Les craintes des défenseurs de l’accès à l’avortement se sont récemment concentrées sur les États-Unis où plusieurs États ont adopté des mesures restrictives et où la Cour suprême semble prête à revenir sur l’idée que l’IVG constitue un droit inattaquable.

L’OMS recommande, elle, de «?supprimer les restrictions inutiles sur le plan médical?», citant «?la criminalisation, des délais obligatoires d’attente, le fait d’imposer l’accord d’autres personnes – conjoints ou famille – ou d’institutions, et le fait d’interdire l’avortement au-delà d’un certain stade de la grossesse?».

Les avortements illégaux augmentent les risques

Ce type de restrictions ne s’accompagne pas d’une baisse du nombre d’avortements, souligne l’OMS, qui cite une étude publiée en 2020 dans le Lancet Global Health.

Au contraire, «?les restrictions vont surtout pousser les femmes et les jeunes filles à recourir à des interventions risquées?», prévient l’OMS.

En recourant à des avortements illégaux, les femmes prennent donc des risques pour leur santé, alors que les IVG réalisées selon les règles sont extrêmement sûres, selon l’OMS.

Les restrictions font donc courir des risques de «?stigmatisation et de complications médicales?», insiste l’agence. (adakar.com)

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