A la veille du sommet UE/UA prévu la semaine prochaine, Emmanuel Macron doit réunir à Paris, le 16 février, des chefs d’Etat ouest-africains et européens pour évoquer l’avenir de la présence française et européenne dans la région. Dans la foulée, le président français devrait annoncer le retrait des troupes françaises du Mali, mais également de la mission européenne Takuba.

La fin de Barkhane approche. Selon les informations d’Africa Intelligence, le président français Emmanuel Macron organisera le 16 février à Paris un sommet qui sera largement consacré à la situation au Sahel. Si le format de celui-ci n’a pas encore été arrêté, il devrait réunir plusieurs chefs d’Etat ouest-africains. Une poignée d’entre eux seront en effet de passage dans la capitale française avant de
rejoindre Bruxelles le lendemain, où ils participeront au sommet conjoint de l’Union européenne (UE) avec l’Union africaine (UA), qui se tiendra du 17 au 18 février.

Parmi les présidents qui pourraient être présents à Paris figurent notamment le chef de l’Etat nigérien Mohamed Bazoum, le Mauritanien Mohamed Ould Ghazouani, le président de la transition tchadienne Mahamat Idriss Déby ainsi que le Sénégalais Macky Sall, qui vient de prendre les rênes de l’UA. Trois de ces quatre chefs d’Etat sont membres de l’alliance du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad), actuellement présidée par le Tchad. Plusieurs chefs d’Etats africains hors Sahel devraient également être conviés à Paris, à l’instar du
Ghanéen Nana Akufo-Addo, président en exercice de la Communauté
économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).

Outre la venue de présidents africains, Emmanuel Macron souhaite également largement associer des chefs d’Etat européens, notamment ceux des pays engagés au sein de la task-force européenne Takuba. Des invitations ont par ailleurs été envoyées au président du Conseil européen Charles Michel, ainsi qu’au chef de la
diplomatie européenne Josep Borrell.

Fin de Barkhane

Dans la foulée, le président français devrait annoncer dans la soirée du 16 février, conjointement avec l’UE, le retrait définitif des militaires français déployés au Mali. Sur fond d’influence du groupe paramilitaire russe Wagner, les relations n’ont cessé de se tendre entre Paris et la junte militaire malienne depuis cet automne. Elles ont atteint leur paroxysme le 31 janvier avec le renvoi par Bamako
de l’ambassadeur de France au Mali, Joël Meyer (AI du 02/02/22).
Le retrait de Barkhane du Mali sera en revanche un processus particulièrement long qui devrait s’étendre sur plusieurs mois. La réorganisation du dispositif militaire français devrait par ailleurs s’articuler avec une intensification de lacoopération sécuritaire avec les capitales ouest-africaines directement concernées
à l’instar de Niamey, Abidjan ou encore des pays côtiers au premier rang desquels le Bénin et le Togo. Dans ce cadre, le chef d’état-major français des armées, le général Thierry Burkhard, était en Côte d’Ivoire début février.

Retrait de Takuba

L’avenir de l’opération européenne Takuba sera également au cœur des
discussions. L’option d’un retrait des forces spéciales européennes déployées au Mali tient à ce jour la corde. Ces dernières semaines, plusieurs capitales européennes se sont publiquement interrogées quant à leur présence au sein du déploiement européen. Début janvier, Bamako avait notamment renvoyé le contingent danois appelé à rejoindre les rangs de Takuba. En amont du 16 février, une réunion des ministres européens de la défense spécialement consacrée au sujet s’est tenue dans la matinée du vendredi 11 février. Une nouvelle rencontre des chefs de la diplomatie des pays membres de l’UE est par ailleurs prévue le lundi 14 février.

Enfin la mission de formation de l’UE, EUTM-Mali, est également en sursis. Une revue stratégique de cette dernière est en cours à Bruxelles pour décider de son
avenir. (abamako.com)

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