Le Président Sall au nom de l’Union africaine qu’il préside actuellement, va se rendre à Paris, pour participer, mercredi prochain, à une rencontre avec le Président Macron, le président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) le Ghanéen Nana Akufo-Addo et trois présidents du G5 Sahel, le président nigérien Mohamed Bazoum, du Tchad Mahamat Idriss Déby et de la Mauritanie Mohamed Ould Ghazouani.
Un sommet de la plus haute importante où la France, devra, en intelligence avec ses partenaires européens de la force Takuba, déterminer le futur de ses relations avec le Mali. D’ailleurs, hier, les Ministres des Affaires étrangères des Etats concernés, ont tenu une rencontre par viséoconférence sur la question. Mais, nombre d’observateurs, prédisent, déjà le retrait des forces françaises et par ricochet, des forces européennes du Mali.

Ce retrait, qui est déjà amorcé pour ce qui concerne Barkane dans les localités comme Tombouctou, le 14 décembre dernier, la base ayant été restituée à l’Armée malienne, les Fama, pourrait être définitif et global dans les prochains jours.

Qui plus est, le retrait forcé des forces spéciales suédoises a été aussi, un signe avant-coureur de cet état de fait, s’il devait survenir comme beaucoup le pensent, malheureusement. Un retrait français du Mali qui sera la conséquence de relations très difficiles avec la junte militaire au pouvoir.

Une situation inédite au Sahel où un pouvoir en place, quelle que soit son degré de légitimité, entre avec Paris dans une crise diplomatique majeure avec des mots crus de part d’autre. La goutte d’eau de trop a été l’accentuation de la collaboration de Bamako avec Moscou même si les relations entre les deux pays sont historiques. Paris accusant Bamako de pactiser avec le groupe Wagner, ce qui dément Bamako qui revendique, urbi orbi, son droit d’entretenir une coopération avec qui il veut.

A cette crise au sommet, s’ajoute une hostilité de plus en plus marquée des populations maliennes contre la présence française dans leur pays. Une situation qui s’est traduite, tout récemment, par des manifestations y compris le blocage de convois de militaires français avec des actes de violence notés çà et là. Or, le Ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian avait déjà averti que la France était prête à rester au Mali ‘’mais pas à n’importe quel prix’’.

Les autorités politiques des deux pays, au plus haut niveau, se sont livrées à des invectives et autres écarts de langage peu diplomatiques, c’est-à-dire sans mettre des gants. Or, une telle situation ne pouvait pas perdurer sans conséquences graves. C’est dire que le divorce est presque consommé entre la France et le Mali étant entendu que les autorités de ce dernier pays soutiennent qu’aujourd’hui, sur le terrain, il y a plus de résultat avec les Russes qu’avec les Français. Pis, le Premier Ministre de transition soutient ouvertement que c’est la France qui a œuvré à la partition de son pays.

La France, dans ces conditions ne pouvait pas rester au Mali. Parce qu’aujourd’hui, elle sait qu’elle n’y est plus la bienvenue. Et en conviant le G5-Sahel dans une rencontre sans les autorités maliennes et Bukinabé, la France entend clairement signifier à ces autorités de transition dans leurs pays, qu’elles ne sont pas légitimes. Du coup, toutes les décisions qui seront prises seront rejetées par les pouvoirs ainsi snobés. Ce qui en rajoute à la tension et à la confusion.

En conséquence, force est de reconnaître, que, comme pour ce qui concerne la République centrafricaine (RCA), le Mali est en train d’échapper à l’influence française au profit, notamment d’autres partenaires comme la Russie.

Et la nouvelle forme de guerre froide entre Russie et Occident ne va pas aider le Mali à rester dans le giron français même si les sanctions de la CEDEAO vont lourdement impacter sur l’économie du pays. (adakar.com)

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