La Conférence des Chefs d’États et de Gouvernement, réunie en sa 35e Session ordinaire, les 5 et 6 février 2022, à Addis-Abeba, a consacré la nutrition comme thème de l’année 2022 de l’Union Africaine.

L’objectif commun : « Renforcer la résilience nutritionnelle et la sécurité alimentaire sur le continent africain : renforcer les systèmes agro-alimentaires, les systèmes de santé et de protection sociale pour l’accélération du développement du capital humain, social et économique ». 

La Côte d’Ivoire a conduit, avec détermination, le plaidoyer pour inscrire la nutrition comme thème de l’année 2022 de l’Union Africaine. Le Président de la République, S.E.M. Alassane Ouattara, leader dédié de l’Union Africaine pour le suivi de la mise en œuvre de l’agenda 2063, se félicite de cette décision majeure de la Conférence et de l’intérêt manifesté par les États africains.

La malnutrition est un fléau qui menace encore et toujours notre continent. Plus de 230 millions de personnes ont souffert de la faim ou de sous-alimentation en Afrique en 2020. Un africain sur cinq est malnutri. Dans le même temps, le surpoids, l’obésité́ et les maladies chroniques non transmissibles liées à la qualité́ des régimes alimentaires augmentent rapidement. 

La pandémie et ses conséquences directes ou indirectes n’ont fait qu’aggraver cette situation tragique. 

Sur la base de ce constat, il est peu probable que la plupart des États africains atteignent les objectifs nutritionnels fixés dans la déclaration de Malabo d’ici 2025.

Les impacts de la malnutrition sur la santé sont considérables. Cette malnutrition touche surtout les plus fragiles d’entre nous, tout particulièrement les enfants. La persistance du fardeau de la malnutrition a des conséquences particulièrement néfastes sur leur développement physique, mental, cognitif et physiologique. 

Par ses effets négatifs sur le développement du capital humain, la malnutrition contribue aussi et directement à accentuer les retards dans notre lutte pour le développement économique et social. Selon l’étude COHA (cost of hunger in Africa),la sous nutrition infantile pourrait faire perdre à nos pays de 1,9% à 16,5% de leur Produit Intérieur Brut (PIB).Ce coût humain doit nous interpeller et nous inciter à l’action.

L’amélioration de la nutrition nécessite un changement systémique, à savoir (i) des systèmes alimentaires sains et durables, (ii) des systèmes de santé résilients et solides, 

(iii) des systèmes d’assainissement et d’approvisionnement en eau potable inclusifs, 

(iv) des systèmes éducatifs / d’alphabétisation et de protection sociale efficaces.

Une année dédiée à la nutrition permettra, entre autres, d‘engager les États africains à renforcer, créer et / ou maintenir, un environnement institutionnel, politique et financier durable et propice à la nutrition et à la sécurité alimentaire, et à mieux coordonner les efforts nationaux, régionaux et continentaux.

La Côte d’Ivoire agit depuis longtemps sur cet enjeu. Le Président Alassane Ouattara, Champion pour le suivi de la mise en œuvre de l’agenda 2063, en a fait une priorité tant au niveau national que continental. Son engagement s’est traduit par la mise en place du Conseil National pour la Nutrition, l’Alimentation et le Développement de la Petite Enfance (CONNAPE) et la création, en partenariat avec le Programme Alimentaire Mondial (PAM), du premier Centre d’Excellence Régional contre la Faim et la Malnutrition « CERFAM » en Afrique de l’Ouest et du Centre. Ces deux structures sont placées sous sa haute autorité directe.

Et en vue de donner une dimension continentale au CERFAM, le Président de la République a sollicité son endossement par la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement. (abidjan.net)

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